Interview d’Alix DUCHET par la section basket
Camille et Hugo, Ă©lĂšves de la section basket, ont interviewĂ© Alix Duchet, joueuse de l’Ă©quipe de France de basket.
Vous pouvez écouter, télécharger ou lire un résumé leurs échanges du 16 mars 2022.
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Camille / Hugo : A quel Ăąge avez-vous commencĂ© le basket et pourquoi ĂȘtre allĂ©e vers ce sport ?
Alix DUCHET : Jâai commencĂ© Ă 8 ans tout simplement parce que toute ma famille Ă©tait dans le basket donc jâai baignĂ© un peu lĂ -dedans. Jâai du faire un choix parce que je faisais plusieurs sports entre sport individuel et sport collectif et jâai choisi le sport collectif.
C/H : Quel numéro portez-vous et pourquoi ce choix ?
A D : Alors,je porte le numĂ©ro 39 parce que le 30 je suis nĂ© le 30 dĂ©cembre et le 9 câest un numĂ©ro que jâai depuis que je suis toute petite , un numĂ©ro de famille que jâai voulu garder donc jâai fait un mixe parce que depuis quelque temps on peut maintenant choisir un numĂ©ro entre 1 et 99 ce quâon ne pouvait pas faire avant.
C/H : Quel poste de jeu occupez-vous ?
A D : Jâoccupe le poste de meneuse de jeu celui qui doit driver lâĂ©quipe , qui est un peu, on va dire, le leader sur le terrain, qui est aussi le relai du coach.
C/H : Quelles qualités faut-il pour jouer à ce poste, lesquelles avez-vous et lesquelles devez-vous améliorer ?
A D : Alors les qualitĂ©s quâil faut avoir pour ce poste câest le QI basket câest hyper important parce que lâon doit gĂ©rer tout un groupe et on doit savoir avec qui on joue, exactement savoir oĂč il faut mettre la balle. Quand? Et Comment ? Quel systĂšme on peut jouer mĂȘme si on a les coachs et le staff derriĂšre. Câest le rĂŽle de la meneuse de jeu. AprĂšs des qualitĂ©s aussi athlĂ©tiques au niveau de la vitesse parce que, souvent, on est pas des grandes joueuses mais câest ce qui montre aussi quâil faut jouer avec ses forces. Ce nâest pas parce quâon est petite quâon ne peut pas atteindre le haut niveau, AprĂšs, les axes dâamĂ©lioration, je dirais pour ma part câest un peut le leader vocal mais ça vient aussi avec de lâexpĂ©rience .
C/H : Pour quels clubs avez-vous joué ?
A D : Je ne vais pas oublier mes petits clubs donc jâai commencĂ© Ă la campagne Ă Boyer Nandax donc je pence que ça va pas du tout vous parler mais voila câest vraiment un club campagnard, trĂšs familial, oĂč jâai fait mes dĂ©buts. Ensuite je suis allĂ©e au Coteau basket qui nâest pas trĂšs loin de Roanne. DerriĂšre je suis rentrĂ©e au pĂŽle espoir du lyonnais pour 2 ans. Ensuite, je suis rentrĂ©e au centre fĂ©dĂ©ral a lâINSEP lâinstitut national dâexpertise pour 3 ans et derriĂšre je suis sortie professionnelle. Mon premier club Ă©tait Arras, mon second club Ă©tait Nice et aprĂšs jâai enchaĂźnĂ© Ă Montpellier et suis actuellement Ă Bourges.
C/H : Quelles sont les principales Ă©volutions de votre carriĂšre ?
A D : Je dirais dĂ©jĂ que la premiĂšre Ă©tape, câest Ă lâĂąge de 12 ans quand on part de chez nous et quâon rentre au pĂŽle espoir. Câest une Ă©tape hyper importante car il ne faut pas aussi oublier le cĂŽtĂ© scolaire. Il y a le cĂŽtĂ© sportif qui, quand on a un bon niveau, est bien mais il y a le cĂŽtĂ© scolaire qui est encore plus important. AprĂšs, la deuxiĂšme plus grosse Ă©tape, câest quand je suis sorti sur mon premier contrat professionnel Ă lâĂąge de 17 ans . On sort, on est en appartement, on doit se gĂ©rer toute seule et câest vrai que ce nâest pas forcement simple non plus.
C/H : Quels sont les plus gros événements auxquels vous ayez participé ? Quel est votre meilleur souvenir en club ?
A D : Des souvenirs jâen ai plein. Le plus gros Ă©vĂšnement ce sont les jeux olympiques de Tokyo qui resteront exceptionnels et incroyables Ă mes yeux. Il faut vraiment le vivre pour y croire et pour voir Ă quel point câest gigantesque, Câest un de mes meilleurs souvenirs, et surtout ĂȘtre mĂ©daillĂ©e olympique. Jâai Ă©tĂ© mĂ©daillĂ©e de bronze, il faut savoir quâaux jeux olympiques la places ne compte pas, que tu soit 3Ăšme ou 1er câest vraiment lâesprit dâĂȘtre mĂ©daillĂ©e. Dans le monde entier on nâest que 20 Ă©quipes de basket Ă ĂȘtre mĂ©daillĂ©es
C/H : Avez-vous rencontré des difficultés pour arriver à votre niveau actuel ?
A D : Des difficultĂ©s jâ en ai eu beaucoup jâai eu enormĂ©ment de blessures qui, Ă chaque fois, ont mis des obstacles dans ma carriĂšre. En 5 ans jâai enchaĂźnĂ© 4 opĂ©rations qui mâont coĂ»tĂ© 5 Ă 7 mois dâarrĂȘt donc câest vraiment compliquĂ©. AprĂšs il y a aussi le cĂŽtĂ© mental, ce nâ est pas tous les jours facile. Le cĂŽtĂ© mental câest un trĂšs gros point pour atteindre le haut niveau.
C/H : Combien dâheures par semaine vous entraĂźnez-vous ?
A D : Par semaine on va dire quâon sâentraine 15 Ă 16 heures par semaine. Souvent, pour te donner une journĂ©e type, ça dĂ©pend des clubs. Il y a des des clubs avec deux entraĂźnements par jour donc de 10h Ă 12h et 17h Ă 19h mais le matin est plus dĂ©diĂ© Ă la joueuse personnellement donc travail individuel et musculation. Le soir, câest 2 heures de collectif. Il y a des clubs comme Bourges, actuellement oĂč je suis, il y a 1 entraĂźnement par jour et les autres entraĂźnements câest nous qui sommes Ă la demande. On se gĂšre, on est des sportives professionnelles, on est grande, on doit savoir se gĂ©rer sur les temps de musculations et se connaĂźtre.On a 2 matchs par semaine le mercredi et le week-end.
C/H : Est-ce votre métier? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?
A D : Oui, câest mon mĂ©tier. Lâ avantage câest de faire de sa passion, du basket, de vivre ses Ă©motions que trĂšs peu de personnes peuvent vivre. Quand on joue un match devant plus de 3 000 personnes et quâon gagne, on partage ça avec le public .
C/H : Est-ce que la cĂ©lĂ©britĂ© vous gĂȘne dans votre vie privĂ©e ?
A D : Je ne suis pas trĂšs cĂ©lĂšbre donc cela ne me gĂȘne pas. AprĂšs ça peut ĂȘtre un peu pĂ©nible donc câest surtout quâil faut faire trĂšs attention au rĂ©seaux sociaux, Ă tout ce quâon peut publier, Ă notre image. Il y a des moments oĂč câest un peu pĂ©nible parce que lâon aimerait justement faire ce que lâon a envie, poster ce que lââon a envie, sortir un soiredans un bar sans que quelquâun dise «mais demain il y a match» ou quoi que ce soit mais voilĂ on est va dire que lâon est des cĂ©lĂ©britĂ©s minimes donc ça va encore.
C/H : Que comptez-vous faire pour votre aprĂšs carriĂšre ?
A D : Alors jây rĂ©flĂ©chis dĂ©jĂ parce que lâaprĂšs carriĂšre, câest hyper important. Sachant que lâon parle dâaprĂšs carriĂšre mais la carriĂšre elle peut sâarrĂȘter du jour au lendemain, on ne sait pas ce quâil peut ĂȘtre fait dans la vie. Personnellement, jâaimerais ĂȘtre Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e pour les personnes comme les autistes ou les choses comme ça. Câest quelque-chose qui mâintĂ©resse beaucoup donc je me suis dĂ©jĂ beaucoup renseignĂ©e, jâai dĂ©jĂ Ă©changĂ©, jâai dĂ©jĂ lu deux trois trucs mais voilĂ je ne peux pas forcĂ©ment dire si câest sur ce mĂ©tier que je vais partir ou pas ou si je vais rester dans le sport je ne sais pas encore.